©Ponant

 

Une petite consolation pour le dernier-né et sixième unité de la gamme des yachts d’expédition Explorer de Ponant, qui avait dû interrompre prématurément sa croisière en Méditerranée début novembre en raison de cas détectés positifs au coronavirus. Le Jacques Cartier fait partie des rares paquebots à être certifiés par Bureau Veritas pour sa « signature acoustique ».

Quel drôle de moment pour distinguer un navire qui limite ses impacts sonores sur la faune sous-marine alors qu’il est lui-même réduit au silence du fait de sa non activité. Le dernier-né de la compagnie Ponant, livré cet été par le chantier naval norvégien Vard, était positionné en Méditerranée lorsque deux cas détectés au coronavirus ont été détectés à bord, condamnant le paquebot à rentrer à son port d’attache, Marseille. Depuis, Ponant a décidé de suspendre les opérations de ses 12 navires.

La certification, que la société de classification Bureau Veritas vient de lui attribuer, vise à qualifier le bruit sous-marin. Il note ainsi, à travers le Jacques Cartier, l’ensemble des yachts d’expédition de la classe Explorer de Ponant : les Bougainville, Lapérouse, Champlain, Dumont-d’Urville, Bellot.

Ponant : le Jacques Cartier de retour à Marseille, croisières suspendues

 

Les tests sonores ont été réalisés en septembre dernier, au large de Morgat, dans le golfe du Morbihan. Grâce à une bouée de mesure qui prend la forme d’une ligne flottante composée de trois hydrophones, Bureau Veritas et Quiet Oceans, son partenaire, ont analysé le rayonnement sonore du Jacques Cartier pour évaluer la métrique du navire (sa signature acoustique).

« Notre approche favorise des données fiables grâce à un processus holistique et transparent. Les mesures effectuées tiennent compte de l’environnement dans lequel elles ont été réalisées, ce qui permet une mesure propre au navire », précise Éric Baudin, chef du département de mesure de Bureau Veritas, cité dans le communiqué.

La notation « Underwater Radiated Noise – Controlled » a été attribuée pour une durée de 5 ans et pour une vitesse maximale de 13 nœuds. Elle vient s’ajouter à la certification Confort 1, garantissant aux passagers un niveau d’impact sonore le plus faible possible, déjà délivrée à l’ensemble de la flotte de Ponant par Bureau Veritas.

Initiatives multiples

Ponant est engagée depuis quelques années dans différentes initiatives visant à limiter autant que possible les impacts de ses activités en mer. La compagnie marseillaise est notamment connue pour ses investissements visant à traiter la pollution climatique, notamment avec des normes qui anticipent et vont au-delà des réglementations (Ponant a ainsi « adopté » le fuel à 0,1 % de soufre bien avant que la réglementation n’impose à l’ensemble du secteur l’emploi d’une fuel à 0,5 % de soufre au maximum).

Ses actions en matière en pollution sonore sont moins identifiées alors qu’elle limite la vitesse moyenne de l’ensemble de ses navires à 10 nœuds, quelle que soit la zone de navigation, afin de ne pas perturber la faune sous-marine. Cette décision avait été prise à la suite d’une opération menée en 2017 dans une aire d’alimentation importante pour les baleines.

La société a également contribué au projet collaboratif européen de recherche Aqua, qui étudie la modélisation du bruit sous-marin. « Ce programme met en exergue l’impact du rayonnement sonore lié au transport maritime sur la faune et a notamment publié des recommandations pour l’optimisation de la construction de futurs navires », indique la compagnie.

A.D.