Les ­Nations unies ont ouvert le 4 septembre un cycle de négociations sur l’exploitation de la haute mer, une zone maritime qui couvre près de 46 % de la surface de la planète.

 

Plus de trente ans après la convention sur le droit de la mer, l'ONU lance des pourparlers pour parvenir à un nouveau traité et de façon inédite, à une protection internationale de ces eaux, situées au-delà des juridictions nationales (la haute mer, qui commence à 370 km des côtes, n'appartient à aucun Etat) menacées par le changement climatique, le développement du transport maritime ou les industries ­extractives.protégera mieux les ressources et la biodiversité des océans (ceux-ci remplissent une fonction essentielle dans l'atténuation du changement climatique en absorbant 90 % de l'excès de chaleur et  26 % de l'excès de dioxyde de carbone produit par l'homme).

Selon une étude citée dans un rapport du conseil économique social et environnemental (Cese), près de 41 % des écosystèmes marins seraient fortement impactés par les activités humaines (pollution, surexploitation des ressources, destruction du milieu marin...).


Les pourparlers, menés à New York, doivent permettre d’établir d’ici 2020 un cadre juridique contraignant, capable d’enrayer la dégra­dation des ressources et de la biodiversité des océans. Quatre sessions de discussions de deux semaines chacune sont prévues pendant deux ans. Soit jusqu'en 2020.

Pour l'instant, seuls les espaces maritimes placés sous la souveraineté des États côtiers (les zones économiques exclusives, ZEE) bénéficient d'un cadre régulant les activités humaines.

Face à l’urgence, les 193 Etats devront s’entendre sur le partage de connaissances en technologie marine, la création de zones protégées et la répartition des ­ressources génétiques marines. Les fonds marins offrent en effet une richesse génétique unique, sujet de convoitise pour leur utilisation dans la fabrication des médicaments du futur.

Des avancées auxquelles la Russie, le Japon ou les Etats-Unis risquent néanmoins de faire obstacle, redoutant une limitation de la pêche industrielle. En 1982, les Nations unies avaient adopté une convention sur le droit de la mer mais qui gardait pour la haute mer un principe de liberté, de survol, de navigation, de pêche et de recherche scientifique. Entrée en vigueur en 1994, les États-Unis avaient refusé d'y adhérer.